• éléments de réflexion

    Eléments de réflexion

    Outre la fameuse citation de Théodor de Banville, dans la page "Pourquoi le rondeau ?", qui résume parfaitement tout le pourquoi de mon oeuvre, je veux ici commencer à essayer de détailler ma démarche. Je vais mettre sur cette page, quelques citations, pour contribuer à la réflexion générale sur mon travail. J'ajouterais au fur et à mesure. Ceci en attendant la publication d'articles personnels, décryptant les différents aspects que j'ai voulu concentrer dans mon oeuvre. D'une manière générale, le faire économise le dire. Et c'est là que se trouve une grande clef de la compréhension de mon travail. 

    Joachim Bresson 

     

     

     

    Mais c’est dans un poème de Charles d’Orléans qu’il trouve l’expression la plus explicite de cette relation labyrinthique entre l’écriture et la mélancolie, entre l’encre et la bile noire, entre le désespoir et sa sublimation dans l’œuvre : ici c’est à l’imaginaire de la profondeur que le poète puise l’eau d’espoir, « d’elle tire mon encre… Mais fortune vient mon papier déchirer / Et tout jette par sa grande félonie / au puits profond de ma mélancolie ». Retour à la case départ, comme dans le labyrinthe, mais dans ce mouvement apparemment vain un dépôt, un reste même lacéré subsiste que l’on a sous les yeux, le rondeau du poète. « Ecrire – commente Starobinski – c’est former sur la page blanche des signes qui ne deviennent lisibles que parce qu’ils sont de l’espoir assombri, c’est monnayer l’absence d’avenir en une multiplicité de vocables distincts, c’est transformer l’impossibilité de vivre en possibilité de dire. » Et l’on peut ajouter qu’en témoignant de l’échec de l’écriture – son papier déchiré qui retombe au fond du puits – le poète a malgré tout accompli le poème, et que privé d’espoir, il est parvenu à restituer au présent sa dimension d’avenir. Jean Starobinski relève aussi que cinq siècles avant l’analyse existentielle du psychiatre Ludwig Binswanger, la Daseinsanalyse inspirée de la phénoménologie de Husserl et Heidegger, le poète du XVème siècle avait eu l’intuition de la structure de la mélancolie, éminemment liée à la temporalité : incapable de se projeter dans l’avenir, « le mélancolique voit s’effondrer le fondement même de son présent ». 

     

    Jacques Munier, France Culture, à propos de "L'Encre de la Mélancolie" publié en 2012, par Jean Starobonski. 

     

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    "Ils ne sont pas passés par le nihilisme occidental". 

    Michel Onfray, à propos des poètes japonais du Haïku, dans une conférence sur France Culture 

     

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    "La langue est autre chose qu'un moyen de communication". 

    Barbara Cassin, philologue, à propos de l'art de traduire, sur France Culture (mars 2017).